Historique
A partir de 1952 est étudiée, sous le nom de code 750, une Alfa Romeo de petite cylindrée (1100 puis 1300 cm3). Animée, conformément à la tradition, par un moteur à double arbre à cames en tête, la future Giulietta sera beaucoup moins chère que la 1900, sortie en 1950.
La croissance des ventes escomptée doit donner à Alfa Romeo une nouvelle dimension industrielle, en accentuant de manière décisive le mouvement amorcé avec la 1900.
Devant les difficultés de mise au point de la berline Giulietta, c’est la version coupé Sprint (type 750
, qui est présentée la première, en avril 1954. Elle est très élégamment dessinée par Franco Scaglione, styliste en chef chez Bertone, assisté par Mario Boano, alors chez Ghia. La ligne racée de la Sprint, son agilité et ses performances élevées (160 km/h) lui valent rapidement un succès considérable.
Chargé de la production du coupé, à laquelle Ghia a participé sur les tout premiers modèles, le carrossier Bertone abandonne progressivement ses méthodes artisanales pour entrer de plain-pied dans l’ère moderne.
En 1956 est présenté un coupé Sprint plus sportif : la Sprint Veloce (type 750 E). Sensiblement allégée (ouvrants en alliage léger, vitres et lunette arrière en plexiglas, intérieur simplifié…), la Veloce reçoit un moteur affûté qui lui permet d’atteindre une vitesse – extraordinaire pour une 1300 cm3 – de 180 km/h.
Un des modèles réduits à l’échelle 1/10e (1952) de la future Giulietta Sprint
© D.R.
Le « mulet » utilisé pour les essais routiers (1953)
© D.R.
En juin 1958, la Sprint est restylée, recevant une nouvelle face avant et des feux arrière agrandis. Elle dispose aussi d’un moteur plus puissant et d’une nouvelle boîte de vitesse avec levier au plancher.
En 1959, la Sprint (type 101.02) reçoit un moteur plus robuste, à nouveau modifié l’année suivante. La Sprint Veloce (type 101.06) est restylée à son tour et perd certaines de ses spécificités (caisse allégée, intérieur simplifié).
En juin 1962 est présentée la Giulia Sprint (type 101.12), laquelle n’est autre qu’une Giulietta équipée de la mécanique - moteur 1600 cm3 et boîte de vitesses à cinq rapports - de la nouvelle berline Giulia TI ; la version Veloce est abandonnée. Fin 1963, est présentée la nouvelle Giulia Sprint GT, tandis que la Giulietta fait sa réapparition sous l’appellation « 1300 Sprint ».
Jusqu’en 1965, quelque 36803 Giulietta/Giulia Sprint sont produites. Il faut y ajouter les versions dérivées, carrossées par Bertone et Zagato : Sprint Spéciale, Sprint Veloce Zagato (SVZ) puis Sprint Zagato (SZ).
Un modèle de pré-série, reconnaissable à son hayon arrière et à son bouchon de réservoir sur l’aile arrière droite
Identification
Numéro de série : gravé en haut et à droite de la cloison pare-feu, au-dessus de l’entrée d’air du chauffage
Plaque constructeur : sur la droite du compartiment moteur, près de la baie de pare-brise
Numéro de moteur : sur la droite du bloc, en dessous du collecteur d’admission
La Giulietta Sprint de 1ère série (1954)
© Fiat Auto SpA
La Giulietta Sprint Veloce (1956), reconnaissable à ses vitres latérales coulissantes
© D.R.
Extérieurement, la Giulia Sprint se reconnaît à :
- ses « moustaches » grillagées, à son cœur de calandre à mailles fines et à ses grands feux avant (éléments apparus avec le restyling de la Giulietta en septembre 1958)
- ses gros feux arrière avec catadioptres séparés (apparus sur la Giulietta en 1958)
- ses répétiteurs de clignotants à la présentation simplifiée. De forme rectangulaire, ils ne sont plus prolongés par une baguette chromée
- ses monogrammes « 1600 » apposés en haut des ailes avant, juste derrière l’écusson Bertone, ainsi que sur le panneau arrière, à droite de la plaque de police. Notons que la Sprint 1300, à la présentation similaire, se reconnaît uniquement à ses monogrammes « 1300 ».